Septembre 2008

L'aéroport de Nantes poursuit son ascension malgré la crise
Nantes enregistre la deuxième meilleure progression des aéroports de province, notamment grâce à ses vols internationaux. : Archives Presse OcéanNantes enregistre la deuxième meilleure progression des aéroports de province, notamment grâce à ses vols internationaux. : Archives Presse Océan
Conjoncture économique défavorable, pouvoir d'achat en berne, l'aéroport de Nantes est loin de ses records de croissance cette année. Mais continue de se développer.
À la crise, répondre par la nouveauté. La formule adoptée par l'aéroport de Nantes semble payer. Certes on est loin des records de croissance cette année. Au 15 octobre, les prévisions visent une progression de fréquentation autour des 6 %, soit un trafic de 2,750 millions de passagers sur l'année. Pour rappel, l'aéroport nantais enregistrait des + 11,5 % en 2005 voire + 12,2 % en 2006.

Un ralentissement qui n'inquiète pas outre mesure François Marie, directeur de l'aéroport. D'autant que Nantes enregistre la deuxième meilleure progression des aéroports de province, derrière Lyon. Tour d'horizon des projets et satisfactions.

L'envol des low cost

Pas de mystères, ces compagnies à bas prix cartonnent. Actuellement, elles se partagent 15 % du trafic total. « On pense qu'elles peuvent monter à 20 voire 25 % de parts de marché sans perturber le reste du trafic », analyse François Marie. Comprendre que l'aéroport attend du low cost un complément de ses lignes régulières. Reste que le succès quasi assuré d'une ligne au départ de Nantes aiguise les appétits. « On souhaite travailler avec des compagnies sérieuses, précise le directeur. Notamment avec les deux plus grosses que sont Ryanair et Easyjet ».

D'ailleurs, celles-ci apparaissent respectivement en deuxième et troisième position en terme de trafic. Et commencent à venir jouer sur les plates bandes d'Air France (lire par ailleurs), sans pour autant détrôner le groupe qui enregistre 46 % du trafic au départ de Nantes.

L'effet nouveauté

C'est clairement le credo de l'aéroport de Nantes : « On doit lancer au moins une nouveauté par saison ». Cet hiver, Cancun (Mexique), Rome (Italie), Djerba (Tunisie) ou encore Punta Cana (République dominicaine) seront les destinations phare. Sans oublier Liverpool, Amsterdam ou encore Genève.

Autre tendance en ces temps de crise : « Les gens demandent de courts séjours, pas trop loin et donc pas trop chers ». Un type d'offre qui pourrait donc s'étoffer au départ de Nantes. « On a encore des possibilités pour l'été prochain », indique François Marie. Sans en dire plus « dans un contexte où les opérateurs jouent la prudence et se montrent attentistes ».

Service clientèle

On le sait, Nantes en a toujours fait un argument déterminant. « Notre aéroport est à taille humaine et les services (parking...) sont moins chers qu'à Paris ». Mais là aussi, il faut innover. À l'exemple de la visite virtuelle de l'aéroport, lancée l'été dernier sur le site. Un outil notamment destiné aux seniors, pour qu'ils voyagent serein.

Etienne Mvé
Presse-Océan


Aéroport : les vols nationaux à la peine
Le nouvel espace d'embarquement situé au premier étage de l'aéroport et son lot de boutiques a apporté une réponse plus adaptée pour la gestion des flux des passagers. Le nouvel espace d'embarquement situé au premier étage de l'aéroport et son lot de boutiques a apporté une réponse plus adaptée pour la gestion des flux des passagers.
Les vols nationaux reculent. Les longs trajets, low-cost et vols vacances sont, eux, en forme. Mais 2009 s'annonce morose à l'aéroport Nantes-Atlantique.
• Croissance négative pour les vols nationaux. Air France l'annonçait mardi, ses vols en France vont souffrir en terme de remplissage cet hiver. La compagnie représente 46 % du trafic global de l'aéroport Nantes-Atlantique, qui affiche déjà des résultats négatifs pour ses vols intérieurs, toutes compagnes confondues. « Même avec une cinquième fréquence quotidienne vers Paris, le trafic reste identique. Vers la province, il diminue et la baisse générale atteint 1,30 % au global », constate François Marie, directeur de l'aéroport. Et les perspectives pour 2009 ne sont pas bonnes avec la crise.

• Un marché du low-cost à développer. « Les habitudes changent pour les voyages loisirs, souligne François Marie, On continue à partir mais moins loin et moins longtemps. » Les deux compagnies low-cost sur Nantes le prouvent. Ryanair et Easyjet représentent 15 % du trafic global. « Nous souhaitons voir ce chiffre grimper à 20 ou 25 %. » Une nouvelle compagnie low-cost ou des destinations plus nombreuses ? Rien n'a été annoncé pour réaliser ces ambitions. Tout le monde attend de passer l'hiver et de relever les compteurs, qui ne vont pas s'affoler dans le bon sens.

• Des vols internationaux dynamiques. Nantes est le seul aéroport en province à proposer le Mexique en vol direct. Une spécificité qui démontre les choix retenus par la direction et la CCI gestionnaire de l'aéroport. Nantes Atlantique a toujours pensé que son offre diversifiée entre vols d'affaires, de tourisme et low-cost demeurerait sa planche de salut. En ces temps de grandes perturbations, l'option paye. Le trafic international augmente de 27 %. Avec de belles progressions vers la Tunisie (+ 47 %) et vers l'Espagne avec la compagnie Iberia. « Nous ne désespérons pas d'accueillir la Lufthansa pour capter les vols depuis l'Allemagne », rappelle également François Marie.

• Site Internet pour visite virtuelle. Beaucoup de passagers viennent pour la première fois prendre l'avion à Nantes. Il n'est pas rare de voir des seniors venir repérer les lieux pour ne pas paniquer devant cet inconnu le jour du départ. C'est pour cette clientèle, notamment, que le nouveau site Internet propose une visite virtuelle complète de la structure avec des indications très pratiques. www.nantes.aeroport.fr

• Les dix premières destinations. Les 2 750 000 passagers de 2008, et les 2 850 000 attendus en 2009, plébiscitent en premier la destination de Paris et de Lyon et leurs plateformes, dites hub, vers les vols internationaux. Puis se succèdent Marseille, Londres, Marrakech, Djerba, Nice, Toulouse, Genève, Héraklion.

Élisabeth BUREAU.
Ouest-France